SEPTEMBRE 1690.                                  9S
qui estoit un des grands catholiques zélés de l'Union, fust enterré dans l'eglise des Cordeliers.
Le lundi io septembre 1590, sur les deux heures après minuict, fust donnée une alarme à Paris, où On sonna le tocsain partout, jusques à cinq heures du ma­tin. La cause de ladite alarme fust qu'on avoit descou­vert les ennemis, qui donnerent entre la porte Papale et la porte Saint-Marceau, et plantèrent quatre eschelles contre sa muraille : l'une desquelles M. de Gland mon beau frere m'asseura avoir veue chez la damoiselle de Vouzé, faite de trois eschelles entées l'une dedans l'autre, longue de trente six pieds, aiant deux rouelles au haut et deux pointes par bas. A chacun bras ils avoient apporté une eschelle de douze ou quinze pieds, pour descendre du haut du rampart en bas.
Le mardi 11 septembre x 590, les lansquenets com­mencerent à abattre les maisons qui sont sur les fossés vis-à-vis de la porte de Nesle, et disoient qu'on leur avoit donné les desmolitions en paiement. Mais M. de Nemours se transporta apres disner sur le lieu, et leur fit deffenses de rien emporter.
Ge jour mourust à Paris madamoiselle Aurillot, ape-lée communement^ dévote» Un nommé frere Estienne, minime., son confesseur et pere spirituel, fist imprimer chez Jehan Corbon, au ur bon, devant Saint-Hi­laire, une oraison funèbre faite par lui sur le trespas de ceste bonne dame, avec plusieurs epistres, révéla­tions, illuminations, ecstases et ravissemens de ladite (Hme, que ce bon minime ne fait guères moindres que ceux de l'apostre saint Pol. J'en tirai uh de la pochette d'une bigotte de la Ligue, n'estant possible d'en recou­vrer autrement, pour cequ'Acarie le maistre des comptes,
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